Qu’est-ce qu’une chanson réaliste ?
« Les filles qui la nuit s’offrent au coin des rues connaissent de belles histoires... » Cette chanson, que la voix de Frehel rendait bouleversante est une porte ouverte sur ce genre oublié : la chanson réaliste.
C’est un univers à la Zola qui se dévoile, un monde de petites gens, de drames et d’espoirs avortés. « Les roses blanches » n’y sont pas un rayon de joie. La vie évoquée, avant tout celle des femmes, ne dessine pas un horizon lumineux.
A la suite d’un Aristide Bruant qui se fit le conteur du quotidien de la zone et chanta «Nini peau d’chien», ce furent Berthe Sylva, Fréhel, Damia, Marianne Oswald... des interprètes féminines pour dire une certaine condition féminine, soumise à l’homme, aux circonstances, au destin.
Puis Edith Piaf prit le témoin. Avec elle, un genre disparut. Est-ce à dire que les chansons ne sont plus jamais « réalistes » ?