L’AKP, parti islamiste à l’origine moderniste, désormais ouvertement conservateur et nationaliste, dirige la Turquie depuis près de 20 ans ; son chef charismatique, Recep Tayyip Erdogan, premier président élu au suffrage universel en 2014, a été reconduit dès le premier tour en 2018. Vu de France Erdogan, qui a réchappé en 2016 à un coup d’État militaire et poursuit l’opposition turque de sa vindicte, apparaît comme un autocrate arrogant et dangereux. Son hyper-activisme extérieur inquiète de plus en plus : alors que la Turquie est engagée depuis 2005 dans une procédure d’adhésion à l’Union européenne désormais au point mort, l’usage du soft power a laissé la place à des démonstrations militaires agressives.